Zabs Marquette VS ARSUC Rouen
28 avril 2019, le temps est incertain, entre grisaille et éclaircies, le vent souffle, à croire qu’une tempête se trame.
11h30 : Tout le monde sur le pont, les joueuses arrivent déjà, au compte goutte au club ; des retrouvailles de fin de semaine en guise de préparation au combat comme tous les dimanches de match.
Des sourires échangés, des salutations détendues, un café, quelques cigarettes grillées sur les gradins, face à cette pelouse qu’elles attendent de fouler. Mais il faut attendre 15H.
12H : repas d’équipe, musique de fond, les filles s’unissent, rient ou restent silencieuses, mais ensemble, comme toujours. Femmes rassurantes et bienveillantes les unes envers les autres, chacune des zabeilles s’assurent que leurs co-équipières sont toutes dans de bonnes dispositions pour disputer ce match. La confiance règne, la cohésion se dessine.
Quelques pâtes avalées, combinaisons révisées, tresses serrées sur la tête, maintenant il faut se concentrer.
13H30 : Vestiaire, silence, distribution des maillots dans l’ordre des postes, comme un rituel qui prépare à la bataille qui se fait de plus en plus proche.
Quelques minutes plus tard, voilà que la tempête éclate, l’annonce est faite : Rouen est là. 16 joueuses, une dizaine venue d’élite 1, et en cadeau une joueuse de l’équipe de France sur le terrain : Annaëlle Deshayes.
Dès lors, les perspectives changent, les corps se crispent, le stress monte, mais l’envie de jouer est toujours présente, plus que jamais. Parce qu’une zabeille démotivée ou effrayée ça n’existe pas au contraire, les joueuses du Lorc pouvaient même être flattées d’être confrontées à des rouennaises de ce niveau, c’est que la ruche est redoutable et redoutée.
14H50 : Retour au vestiaire après l’échauffement, dernier moment de regroupement, concentration maximale, les visages fermés, le regard fixe…La rage monte parmi les joueuses, portées par la harangue du coach et de la capitaine : « Après tout, elles sont comme nous : une tête, deux bras, deux jambes, rien d’impressionnant ! On sait jouer, ensemble, c’est le travail de plusieurs mois, on est prête maintenant…Parce qu’on est les ZABEILLES ! »
15H : Le coup de sifflet retenti entre les bourrasques du vent, le jeu est lancé. 1 essai encaissé, non transformé, rien n’est fait. Relance des Zabs qui viennent planter le ballon dans l’en-but de Rouen, transformé cette fois.
Score : 7 - 5
Les minutes défilent, les contacts sont violents, mais inébranlables malgré les blessées – Many paix à ton oreille - les zabeilles continuent de résister ; pas de dispersion, le groupe est soudé, debout face aux colosses de Rouen.
Un deuxième essai pris en première mi-temps, toujours pas de transformation, Les zabs restent vaillantes.
Score : 7 – 10
Deuxième mi-temps, la lutte continue, la défense est sans faille. Seulement un essai transformé cette fois.
Score : 7 – 17
Et le match s’arrête. Rouen est fatiguée, les Zabeilles sont toujours dressées sur la pelouse, abîmées, mais droites et dignes.

16h45 : C’est une défaite certes, mais une défaite victorieuse pour cette équipe dont le collectif a été l’arme la plus efficace pour répondre aux attaques de l’adversaire.
Tout donner, sans limites, être présentes dans les ruck pour aider les copines sans relâche ; c’est ça le rugby : l’esprit d’équipe, cette force qui vous fait courir entre les gouttes de pluies, contre le vent, face à l’ennemi pour se dire à la fin qu’on ne peut qu’être fière de l’engagement fourni par chacune des joueuses.
18H : Troisième mi-temps, les tireuses à bières sont en action, les sourires apparaissent de nouveau. Et les Zabeilles trinqueront jusqu’au bout de la nuit.